
Collaboration Marc Bouchard – Journaliste automobile
Ne vous fiez pas à mon jugement, du moins pas toujours. Car il semble bien que je parte parfois dans une direction totalement opposée à celle de mes collègues. La preuve, c’est que la Honda Accord vient de se placer dans la série des trois finalistes au titre de voiture nord-américaine de l’année. Alors qu’au même moment, je me plains de la voiture.
Attention, pas question de dire qu’elle n’est pas bonne, ni intéressante. Ce que je reproche à la nouvelle Accord, c’est son conservatisme évident, et son prix trop élevé. Imaginez que la version Hybride Touring comme celle que j’ai essayée a augmenté de plus de 3500$ en moyenne depuis l’année dernière pour atteindre, dans mon cas, plus de 46 000$.
La silhouette de la nouvelle Accord est charmante, à n’en pas douter. Elle est plus racée, plus raffinée, et plus imposante que jamais. Il faut bien admettre cependant qu’elle ne reflète pas le dynamisme auquel Honda nous avait habitué, et offre plutôt une allure sobre et de bon goût. J’avoue que j’aurais préféré un peu plus de caractère.

Même son de cloche dans l’habitacle, alors que les mordus de Honda ne seront pas dépaysés. Toutes les nouvelles normes établies par la Civic ou le CR-V s’y retrouvent, incluant la portion grillagée qui s’étire tout au long de la planche de bord. On aime ou on n’aime pas, mais même si force est d’admettre que le look général est réussi, j’aurais apprécié quelque chose de plus distinctif.
Un bon mot quand même pour l’intégration du système multimédia Google qui rend son usage beaucoup plus facile. Oubliez les menus complexes et la lenteur des anciennes versions, le nouveau système est rapide et efficace, même s’il m’a un peu boudé, ayant de la difficulté à reconnaitre mon téléphone, pourtant propulsé par Google!

Une autre bonne note pour l’espace intérieur, abondant et relativement confortable. Les petits comme les grands trouveront facilement leur position idéale, et même mon mal de dos chronique n’a pas trop souffert d’une randonnée de plus de 400 kilomètres en moins d’une journée.
Moteur frugal
Sous le capot de la version hybride, un moteur 4 cylindres 2,0 litres jumelé à une motorisation électrique qui, sans offrir d’autonomie électrique à proprement parler, permet d’augmenter la puissance et de réduire la consommation. L’addition de ces facteurs permet d’obtenir jusqu’à 204 chevaux au total, transmis aux roues avant par le biais d’une boite à variation continue dont les sensations sont, avouons-le, assez réussies.
Ceci étant dit, la puissance ne se fait sentir un peu que si la voiture est mode sport, les modes Eco et normal limitant considérablement le tout au profit d’une plus grande économie de carburant. Honda parle de 5,3 l aux 100 km de moyenne, je n’ai pas réussi mieux que 6,8l aux 100 km. Précisons cependant que j’ai passé beaucoup de temps sur autoroute.
Mon bémol le plus imposant, c’est l’omniprésente douceur de roulement. Une qualité, quand on veut une berline intermédiaire de cette nature, mais une douceur qui autrement vient un peu dénaturer la personnalité même des anciennes Honda Accord.
Quand je pense à la douceur, je pense aussi au peu de sensations de conduite ressenties. Encore une fois, on parle ici d’une analyse de puriste, puisque la majorité des conducteurs n’y verront que du feu.
J’ai aimé la Honda Accord Hybride. J’ai apprécié sa qualité d’assemblage, ses multiples technologies embarquées et son roulement sans souci. Mon portefeuille a aussi apprécié le faible coût en essence. Alors, pourquoi est-ce je me plains? Par nostalgie, sans doute. Parce que pour moi, une Honda Accord a du mordant, de la personnalité, de l’ardeur du dynamisme.
Cette Honda Accord Hybride Touring n’a que des qualités, je dois l’avouer. Mais pour moi, il lui manque le principal : l’envie de partir à son volant, juste pour le plaisir.