Les propriétaires de taxis surveillent l’arrivée d’Uber dans un mois

À partir du 14 juin, l’application de chauffeurs du géant mondial Uber sera disponible dans tout le Québec. Cette expansion du service à Thetford Mines est surveillée par la Coop de taxis locaux. 

Au regard de l’offre et de la demande à Thetford, Bianca Binet, propriétaire de taxis, n’est pas inquiète de l’arrivée d’Uber en région. Propriétaire avec son mari de huit taxis sur les dix disponibles dans la ville, elle croit qu’une course de taxis demeurera moins chère qu’un Uber. 

La tarification d’Uber varie en effet en fonction de l’offre et de la demande comme l’explique le gestionnaire des affaires publiques d’Uber pour le Québec, Jonathan Hamel :

L’offre de taxis à Thetford répond actuellement à la demande. Il semble donc difficile pour Uber de s’implanter : « dans le jour on fournit, la nuit un peu moins. Avant la pandémie on avait 4 autos le soir, présentement je n’en ai plus que deux. Mais c’est le seul besoin » explique Bianca Binet.

Un service personnalisé

Ce qui différencie les taxis d’Uber c’est le service, selon Mme Binet : « les clients connaissent nos chauffeurs, Uber c’est beaucoup moins personnalisé ».

Elle croit cependant que les touristes risquent de se tourner davantage vers ce type de service qu’ils ont l’habitude d’utiliser ailleurs. Et Bianca Binet n’a pas tort, la date du 14 juin n’est pas anodine. Le gestionnaire des affaires publiques d’Uber pour le Québec, Jonathan Hamel, nous a expliqué qu’il comptait sur les Québécois des grandes villes qui ont déjà « le réflexe Uber » et qui vont partir en vacances en région pendant l’été pour développer la demande du service. 

Les obligations vont les refroidir

Tout l’enjeu pour Uber est de trouver des personnes intéressées à devenir chauffeurs dans ces territoires-là. Bianca Binet leur souhaite bonne chance : « entretenir le véhicule coûte cher, un chauffeur Uber devra payer tout ça lui-même. »

La propriétaire en a parlé à ses chauffeurs qui ont tous été unanimes : ils préfèrent garder la sécurité d’être salariés d’une compagnie de taxis. 

En attendant, pour tenter de rallier des chauffeurs, Uber offre 1000 dollars aux 100 premiers chauffeurs qui compléteront 20 courses en région. Une manière d’attirer de la main d’œuvre bien qu’ils ne considèrent pas être impactés par la pénurie : « 74% de nos chauffeurs sont à temps partiel. Beaucoup utilisent ce travail comme un complément de revenus. Ce sont des monsieur et madame Tout-le-Monde ».