Mazda MX-30 2022, l’électrique dont on voudrait plus

Collaboration Marc Bouchard, Journaliste automobile

Je vous le dis, j’aime bien la Mazda MX-30 2022. J’aime son allure différente, sa qualité de finition, sa silhouette inspirante. Mais le petit modèle électrique a un vilain défaut : un prix abusif.

Vous vous dites sans doute qu’elle a d’autres défauts, ce qui n’est pas faux. Mais le pire, c’est vraiment qu’il faut compter un minimum de 42 000$ (et même près de 48 000$ dans le cas de ma version d’essai) pour mettre la main sur son volant.

Bien sûr, vous vous dites que bon nombre de VUS sont dans cette fourchette de prix. Et puisque le MX CX-30 est un 100% électrique, il est admissible à la totalité de l’aide financière gouvernementale de 12 000$. Ce qui est exact.

Mais ce qu’elle a de la difficulté à assumer, c’est la compétition. Car au-delà du format, du style et du plaisir de conduite, la Mazda MX-30 n’a une autonomie que de 161 kilomètres. Un total que je n’ai même jamais réussi à atteindre selon l’affichage de la voiture qui n’a jamais excédé 142 kilomètres.

Vous comprendrez que face à des Kia EV6 ou de Hyundai Ioniq5 (dont on vous a déjà parlé ici), elle ne fait pas le poids. Ces dernières affichent avec une certaine assurance une capacité de plus de 400 kilomètres, et une architecture de recharge plus rapide.

Je dois l’avouer cependant, c’est dommage. Dommage, car la MX-30 a de bien belles qualités, incluant notamment une dynamique de conduite, que l’on retrouve peu chez la concurrence.

Un style innovateur

Mazda n’a rien réinventé avec la MX-30. On a conservé le style de design Kodo, incluant un long capot et une calandre moderne et raffinée. Même la partie arrière aux allures de coupé fait dans le raffinement.

Ajoutez à cela à l’arrière des portes antagonistes (aussi appelées portes-suicides), c’est-à-dire des portes qui s’ouvrent dans le sens inverse de l’habitude, et vous comprendrez que l’allure de la petite Mazda est particulière.

Même dans l’habitacle, on a misé sur le changement. Les matériaux, essentiellement recyclés, sont bien assemblés et créent une belle atmosphère. On a même poussé l’audace jusqu’à installer au centre de la console des recouvrements de liège, histoire de rappeler les débuts de la compagnie dans la fabrication de bouchons!

Bien sûr, écran de bonne dimension et molette de contrôle sont au centre des commandes, et la compatibilité Apple, Car Play et Android Auto sont de mise. Je ne suis pas le plus grand fan du système d’infodivertissement de Mazda. On le dirait en retard de quelques années, mais il a l’avantage d’être simple à utiliser.

Dans la série de défauts, il faut évidemment mentionner l’accès aux places arrière. C’est beau, des portes-suicides, mais cela nécessite l’espace de deux stationnements pour débarquer les passagers au centre commercial. Il faut en effet, ouvrir complètement les portières pour y parvenir.

L’espace sur les sièges arrière est aussi assez limité. En gros, si vous me dépassez en hauteur, ce qui n’est pas bien difficile, vous aurez quelques soucis.

Autonomie limitée

La mécanique est simple : une traction (oubliez le rouage intégral), 144 chevaux, et une batterie de 35,5 kWh. Les accélérations sont franches, la direction précise comme on l’aime chez Mazda, et le freinage sans reproche. Puis il y a l’autonomie.

Ici, le jury délibère toujours. On sait que l’an prochain, le moteur électrique sera doublé d’un moteur rotatif à essence pour doubler l’autonomie. Bonne nouvelle. Et oui, si vous êtes de ceux qui sillonnent les routes allègrement, vous perdrez plus d’énergie à regarder votre autonomie que votre vitesse de croisière.

Mais en ville, la petite Mazda étonne. Elle récupère bien l’énergie au freinage, et son affichage finit par se montrer plutôt pessimiste. Un petit exemple : j’ai pris la route avec un affichage de 141 kilomètres d’autonomie. Après une randonnée de 27 kilomètres en ville, il n’avait disparu du cadran que 9 kilomètres au total. Ce qui permet donc d’espérer excéder largement les totaux affichés.

Presque amusante à conduire, racée en style, la Mazda MX-30 a bien quelques défauts. Et vous devez l’envisager comme un second véhicule pour la famille, personne n’en doute. Une fois ce constat fait cependant, vous verrez que le véhicule est nettement plus agréable qu’on ne pourrait le soupçonner.

Dans le balado

C’est le retour du balado, appelé maintenant Gars de char. On y poursuit, en détail, l’essai de la Mazda MX-30. Mais on y découvre aussi un musée hellénique de l’automobile, et quelques modèles Grecs que l’on ne soupçonnait pas. Bonne écoute!