Subaru BRZ, parce que c’est « l’fun »

Collaboration spéciale, Marc Bouchard, journaliste automobile

Non, la puissance n’est pas maximale. Tous les puristes de la vitesse vous le diront : les Subaru BRZ, et leur cousin quasi identique Toyota 86, n’ont pas la puissance d’une super voiture. Je serai honnête, et j’aurai pour ces gens une seule réponse : et après?

Vous savez, la conduite automobile, ce n’est pas qu’une affaire de puissance, même quand on aime la conduite comme moi. C’est plutôt une question de maîtrise, de plaisir, de contrôle. Soyons franc, n’importe qui, doté d’un pied droit, est capable d’aller vite en ligne droite. Cela ne demande aucun talent particulier et ne suscite quelconque enthousiasme frétillant.

Je veux bien croire que c’est agréable une fois ou deux, mais on s’en lasse vite. Cela ne se compare pas au plaisir de perfectionner sa conduite. De tenter de prendre le virage avec le plus de précision possible, un peu comme si on conduisait perpétuellement sur une piste de course. Tout cela, en ne franchissant jamais la vitesse permise.

C’est exactement ce genre de contrôle que permet la nouvelle Subaru BRZ. Complètement remaniée pour 2022, elle affiche certes une puissance rehaussée 228 chevaux, et un couple de 184 livres-pied, du haut de son nouveau moteur boxer de 2,4 litres, mais c’est encore bien en deçà des grandes sportives de ce monde.

Pour compléter la fiche technique, précisons que cette puissance est envoyée aux roues arrière par le biais d’une boîte automatique ou manuelle à 6 rapports.

La réalité, c’est qu’il faut oublier tout cela. Il faut plutôt se concentrer sur l’aspect, plus que réussi, de la petite voiture. Sa nouvelle silhouette s’est allongée cette année, et légèrement abaissée, pour offrir une allure encore plus dynamique. Son capot plongeant, ses phares qui s’étirent sont autant d’attributs qui rendent la petite voiture attirante, et qui m’ont valu au fil de ma semaine d’essai de nombreux saluts de satisfaction et d’admiration.

Le vrai plaisir

La vraie qualité de la BRZ, c’est son plaisir de conduite, rien de moins. Appuyer sur l’accélérateur ne vous fera peut-être pas perdre la tête dans un grand frisson d’accélération, mais prendre en main son volant est une expérience unique.

Car avec la BRZ, oubliez les vitesses trop grandes, elles sont inutiles. La voiture procure tellement de sensations qu’il suffit de tenter de maîtriser la trajectoire, de se fixer des objectifs de direction pour s’émerveiller de la précision de la direction et des frissons qu’elle procure. Avec la BRZ, créer un slalom imaginaire est encore plus enlevant que de tenter de dépasser le mur du son.

Croyez-moi, j’avais poussé à ma limite la BRZ d’ancienne génération. Cette nouvelle mouture est encore plus réussie, donnant la sensation de ne jamais vouloir décoller de la chaussée sur laquelle elle roule. Même en demeurant bien en bas de la vitesse permise, elle donne l’impression d’être au volant d’une voiture de course, et parvient même à vous faire croire que vous avez du talent.

Vie à bord

Loin de moi l’idée de prétendre que la voiture est parfaite en revanche. Ma taille de jeune homme ayant doublé depuis longtemps, l’entrée à bord, et la sortie encore plus, sont des aventures plutôt amusantes à regarder de l’extérieur, mais un peu exigeantes sur ma souplesse légendaire.

Si l’ergonomie et le système d’infodivertissement sont corrects, ils ne sont pas exceptionnels. Et pour une raison toujours inconnue à ce jour, je devais répéter l’opération de jumelage de mon téléphone intelligent après chaque démarrage. Un simple détail, mais qui finit par devenir agaçant.

Le pire défaut, c’est d’avoir appelé cette voiture une 2+2. Je ne déteste personne avec assez de hargne pour le forcer à prendre place sur les sièges arrière. En fait, le sac à main de Chérie y trouve toute sa place, mais certainement pas un passager de taille normale.

Un bon mot, en revanche, pour l’espace de chargement dans le coffre arrière. J’y ai logé ma valise pour un court voyage, et une seconde et d’autres objets auraient pu y prendre place sans aucune difficulté.

Conclusion

Ne vous leurrez pas, vous ne trouverez pas vraiment d’autre véhicule sport à moins de 40 000$ qui propose autant de plaisir de conduite. Non, ce n’est pas la grande puissance et les pilotes les plus passionnés trouveront la BRZ un peu bourgeoise pour eux. Mais les boomers à la recherche de sensations fortes et qui ne veulent pas se ruiner y trouveront le compagnon idéal de leurs randonnées sportives estivales.

À la condition, bien sûr, qu’ils soient capables d’y prendre place !